La maison du directeur

C’est une grande et belle maison, mais elle ne ressemble pas à un château, comme la villa « Emilienne ». La maison possède deux étages avec quatre fenêtres en façade et une grande baie vitrée. Pour accéder au rez-de-chaussée, il y a un escalier très chic, avec des colonnades. Il y a aussi un jardin avec une fontaine surmontée d’une statue du dieu Pan.

La façade qui donne sur la rue n’a pas de vraies fenêtres, mais, à la place, un décor en « trompe-l’œil » qui a été fait pour attirer l’attention. Il faut dire que la maison du directeur de la tuilerie est une véritable publicité pour les produits de luxe fabriqués à l’usine Martin Frères, avec ses tuiles faitières très ouvragées et ses décors en céramique. Le monsieur qui nous a fait visiter cette maison nous a d’ailleurs dit qu’elle ressemblait beaucoup à un modèle de villa que l’on trouve dans un ancien catalogue de la Société Générale des Tuileries de Marseille.

Jenna, Keyllian, Marla, Rio, Romain, Alexandre

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La maison du directeur

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Un modèle de villa
(extrait du catalogue de la Société Générale de Tuileries de Marseille et Cie)

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La maison du maître

Après nous avoir fait visiter la « courée », où logeaient des ouvriers de la tuilerie, Mme Samia Chabani, de l’association Ancrages, nous a fait découvrir la villa l’Emilienne, où vivaient autrefois la famille Martin Frères, propriétaire de la tuilerie du même nom. Nous y avons été reçus par l’actuel propriétaire — M. Barach —, qui y a installé son entreprise.

C’est une très grande et très belle maison de trois étages et quatorze fenêtres en façade. Elle possède deux tours sur le côté, qui la font ressembler à un château. Samia Chabani, nous a expliqué que les fenêtres donnaient sur la tuilerie, comme ça M. Martin pouvait surveiller à tout moment son usine.

Sur le côté droit de la maison, il y a une dépendance toute décorée de « rocailles » qui sont des sortes de sculptures en plâtre qui imitent la pierre. Une dépendance est un endroit où l’on peut installer une cuisine et un salon d’été pour recevoir du monde. Derrière la dépendance, il y a une ferme, aujourd’hui à l’abandon, qui permettait à la famille Martin de se nourrir sans avoir rien besoin d’acheter et même de vendre ses produits aux commerces de Saint-André. On y élevait des volailles des vaches et des cochons et il y avait une grande campagne pour faire le potager et un verger. Dans un hangar, où il y avait des matériaux de construction et des détritus, nous avons vu deux immenses canapés en velours, à l’abandon. Ces canapés d’au moins cinq mètres de long étaient destinés à former ensemble un demi cercle. On imagine la taille que doit avoir le salon dans lequel ces canapés étaient installés ! Cela nous a donné une idée du luxe dans lequel devait vivre la famille Martin ; surtout si on compare avec l’habitat des ouvriers. Le propriétaire nous a autorisé à ramasser des morceaux de tuiles et de carreaux qui trainaient dans le jardin. Nous les avons ramenés à l’école, pour enrichir notre collection.

Elliot, Keyllian, Sophie, Laura, Marla, Saoirse et Tarek

 

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Deux vues de la villa Emilienne

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Détail d’une rocaille

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Un des deux canapés qui meublaient autrefois un salon de la villa

Un habitat ouvrier : la courée

Mardi 22 janvier, Samia Chabani, de l’association Ancrages, a organisé pour nous une visite de l’ancien quartier des tuileries à Saint-André. Nous avons eu la chance de rencontrer plusieurs témoins, au cours de cette visite, dont Annie, une des dernières habitantes de la courée située à l’impasse Rey. Annie Galves a plus de quatre-vingt ans, elle est veuve, comme les deux autres dames qui vivent là. Il y a aussi un monsieur, plus jeune, qui habite un des logements de la courée.

Mais d’abord, qu’est-ce qu’une courée ?

C’est un petit ensemble de logements construit pas les propriétaires des tuileries pour loger leurs ouvriers. Ces logements sont disposés sur deux rangées avec une cour commune très étroite. Le nom de « courée » vient sans doute de cette cour commune à tous les habitants.

Les logements sont petits, ils n’ont pas d’étages et comptent quatre pièces au maximum.

Annie nous a dit que des familles avec quatorze enfants y ont vécues, à l’époque où son propre mari travaillait aux tuileries, c’est-à-dire il y a une quarantaine d’années.

À cette époque, il n’y avait pas encore l’eau courante dans les logements et tout le monde devait se débrouiller avec une grosse caisse à eau située au fond de la cour. Une caisse à eau est un grand réservoir posé en hauteur afin qu’il y ait un peu de pression et qui était alimenté au goutte à goutte avec l’eau de la ville. Chaque famille pouvait y prendre l’eau dont elle avait besoin pour la journée, mais à tour de rôle, car il fallait économiser cette eau. Les habitants les plus anciens se servaient les premiers.

Pour faire leur toilette, les habitants de la courée utilisaient l’évier. Il n’avaient pas de douche et se lavaient avec un simple gant et à l’eau froide.

Il n’y avait pas non plus de W-C et les gens utilisaient une « tinette ». La tinette est une sorte de seau dans lequel on fait ses besoins. Chaque matin, le « pistou » passait avec sa charrette et sa grande cuve pour récupérer le contenu des tinettes. Le « Pistou », c’est le nom que l’on donnait au monsieur qui faisait ce travail.

Annie nous a dit que les familles qui vivaient dans la courée s’entraidaient beaucoup ; quand il y avait des travaux de réparation ou d’amélioration, tout le monde s’y mettait. Par contre, elle nous a dit aussi que le tuilier, qui était propriétaire de la courée, n’a jamais fait de réparations ni d’amélioration des logements qu’ils louaient à ses ouvriers.

Depuis les années 1970, les habitants ont l’eau courante et le tout-à-l’égout qui leur permet d’avoir des W-C.

La courée de l’impasse Rey a été revendue à une société civile immobilière et Annie ne sait pas si elle pourra y rester jusqu’à la fin de ses jours, ce qu’elle souhaiterait car elle y a ses amies.

Tarek, Kiyan, Laura, Sabrina, Saoirse, Luka, Driss et Soni

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La courée de l’impasse Rey, à Saint-André

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Balade au Régali

Ce matin, nous sommes partis sur les traces des anciens vestiges d’une Tuilerie, au lieu-dit « Le Régali », face au port de pêche de Saumaty. Nous avons cherché et déterré des morceaux de tuiles et de briques sur le site. Il y avait des tas de tessons à même le sol. Nous avions des pelles et des pioches pour déterrer les fragments de tuiles.

Nous avons trouvé des tuiles avec des lettres et des symboles. Par exemple : des lions, des abeilles, des croix de Malte, des étoiles, des cœurs…

Sur les tessons, il y avait aussi de fragments de mots : Mars…, Saint A…, Hen…, Sau…

Après la récolte, nous avons formé deux groupes : un avec Jeff et un autre avec notre maître, Jacques.

Jeff a distribué des crayons, des feuilles, des planches et des gommes pour faire du dessin. Il a demandé à chacun de cadrer avec ses doigts le paysage choisi et de le dessiner. Chacun a choisi son emplacement sur le terrain et s’est mis à l’œuvre. Antonella prenait des photos.

Avec Jacques, nous sommes montés tout en haut de la colline. Nous avons ramassés d’autres vestiges de tuiles. Puis, nous avons pris des photos : la vue était magnifique sur le Port Autonome et la baie.

Farès et Kiyan ont trouvé une petite tarente grise et blanche sous une pierre. Tous les garçons ont commencé à soulever les pierres. Il y avait plein de tarentes. Il paraît qu’en Provence, la tarente porte bonheur. C’est peut-être le signe que notre projet va être réussi. À suivre…

Clara, Assia, Laura, Sabrina

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Sur la piste des Tuileries

Lundi 24 septembre 2012

Ce matin, lorsque nous sommes arrivés à l’école, nous avons fait la connaissance de Jean-François (Jeff) et d’Antonella qui vont animer les ateliers d’art plastiques et d’écriture avec Jacques, notre enseignant. On nous a d’abord distribué des documents où il y avait des photos prises sur le parcours que nous allions effectuer. On devait retrouver les lieux correspondant à ces photos sur le trajet.

Un groupe est parti avec Caroline (notre professeur du lundi) et Jeff ; un autre groupe est parti avec Jacques et Antonella. Les deux groupes ne sont pas partis en même temps : le premier groupe étudiait le plan de la balade pendant que le deuxième groupe remontait le boulevard Fenouil, puis se dirigeait vers la gare de l’Estaque. Nous avions des appareils photos.

À la gare, on nous a distribué deux photographies prises au même endroit, mais à des époques différentes : de nos jours et dans les années 1940. Il fallait trouver le lieu d’où avaient été prises les photos. Nous avons pu constater que, dans le passé, il y avait une tuilerie près de la gare et une autre à la place du collège de l’Estaque. Ces tuileries étaient proches de la mer et de la gare, ce qui facilitait le transport des tuiles par trains et par bateaux. Antonella nous a demandé de compter les cheminées sur la photo. Elle nous a expliqué que le nombre de cheminées correspondait au nombre de fours dans une tuilerie ; donc, plus il y avait de cheminées, plus la tuilerie était importante.

Nous sommes passés par la Traverse Saumaty et avons pris des photos d’un mur fait uniquement de tuiles. Nous nous sommes ensuite dirigés vers le rond point de Saumaty. Puis, nous sommes arrivés à la Traverse de la Poste et avons pris la Traverse Picasso qui est une « courée », c’est-à-dire un ensemble de petites maisons côte-à-côte, avec une grande cour commune, où vivaient les ouvriers des Tuileries et des autres usines. Là, nous avons photographié un mur de tuiles et de briques. Le deuxième groupe a mangé quelques grains de raisin qui bordaient une maison abandonnée. Puis, nous sommes descendus par des escaliers. Plus bas, dans la petite rue, nous avons vu un puits qui était fermé. Maintenant l’eau est payante et elle arrive par les robinets. Dans la Traverse Régali, nous avons vu une ancienne entrée de tuilerie, repérable par des poteaux en briques. Nous sommes allés à un point de vue où nous devions reconnaître l’emplacement de la photo que nous tenions dans les mains. Après, nous sommes rentrés à l’école en passant par la Traverse Vincenti et le stade.

Nous avons aimé cette balade parce que nous avons découvert les changements survenus dans le quartier au cours des cinquante dernières années. En effet, les Tuileries ont été détruites pour faire place à des maisons et à des bâtiments modernes. Beaucoup de choses ont changé en quelques années. Mais, nous savons aujourd’hui que Marseille était réputée dans le monde entier pour ses tuiles du Bassin de Séon.

Elliot, Marwan, Luka, Chaïneze

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